Cœur et humour : une rétrospective de 43 ans dans le secteur de la santé

Manuela Schär, responsable de négociations pour la Suisse centrale et gestionnaire adjointe des tarifs des soins, fait déjà partie de la Communauté d'achat HSK depuis 2016. Son départ en septembre marquera la fin d'une carrière impressionnante de 43 ans dans le secteur de la santé. Ensemble, nous passerons en revue le passé avant d'envisager l'avenir avec curiosité.

A l'occasion de ton prochain départ à la retraite en tant que collaboratrice de longue date et très appréciée, nous aimerions t'offrir, Manuela, la possibilité de faire une rétrospective de quatre décennies dans le domaine de la santé et de ton passage chez HSK. Nous profitons de l'occasion pour te remercier chaleureusement de tes performances exceptionnelles en tant que membre de l'équipe HSK, de ton engagement hors du commun et de ton esprit d'équipe motivant.

Manuela Schär, responsable des négociations pour la Suisse centrale et gestionnaire adjointe des tarifs des soins : fait ses adieux en septembre 2024 - après plus de quatre décennies dans le secteur de la santé.

Avec ta riche expérience de 43 ans dans le domaine de la santé, comment as-tu contribué au succès de la Communauté d'achat HSK ?

Schär : Lorsque je partirai à la retraite ce mois-ci, je pourrai jeter un regard sur 43 années bien remplies dans le secteur de la santé. Ma carrière a commencé en 1981 avec mon apprentissage d'infirmière en pédiatrie - une affaire de cœur pour moi, car les enfants m’ont toujours fascinée. Après quelques années au service de soins intensifs du Kispi (Hôpital pédiatrique de Zurich), j'ai eu l'occasion de créer un cabinet médical avec deux médecins, avant de prendre la direction d'une organisation dédiée aux soins à domicile après une formation de cadre. J'ai rejoint Helsana en 2004, d'abord en tant que conseillère de cas, puis en tant que responsable d'équipe dans la gestion des cas, avant de rejoindre finalement la Communauté d'achat HSK en 2016.

Je pense que ma contribution au succès réside dans mes expériences variées dans le domaine de la santé - sous des angles très différents. Je suis reconnaissante de pouvoir regarder en arrière sur de nombreuses expériences et réussites positives. Je n'ai notamment jamais dû interrompre une négociation et je n'ai jamais connu d'escalade. Mon principe de négociation « ferme mais juste » s'est avéré juste et efficace, car il m'a toujours permis de trouver des solutions partenariales.

Mais je me considère surtout comme l'une des nombreuses pièces du puzzle qui ont contribué au développement positif d’HSK avec beaucoup d'engagement, de volonté d'apprendre et de plaisir. Outre la formation continue, cela implique aussi de bons collègues, le partage des connaissances et une vision et une mission communes. J'ai pu vivre et expérimenter tout cela chez HSK, c'est pourquoi j'ai toujours été fière de faire partie de cette entreprise au cours de toutes ces années - et je le suis encore aujourd'hui.

Te souviens-tu de ton premier jour de travail au sein de la Communauté d'achat HSK ? Quelles étaient tes attentes et ont-elles été satisfaites ?

Schär : Je me souviens à peine du premier jour. Ce dont je me souviens, c'est de l'endroit où nous étions assis. A l'époque, notre bureau se trouvait encore dans le bâtiment d'Helsana, tout au fond, dans un coin. Mais comme je connaissais déjà beaucoup de gens chez HSK, le changement n'a pas été aussi radical - en fin de compte, j'ai simplement pu déplacer mes outils de travail d'un bureau à l'autre.

Ce dont je me souviens en revanche très bien - et qui est à nouveau lié à mes attentes - c'est que je pensais arriver chez HSK et que tout serait déjà en place et organisé de manière impeccable. Rétrospectivement, c'était plutôt un saut dans le vide. À l'époque, il n'y avait pas de programme d'introduction aussi professionnel que celui qui existe aujourd'hui !

J'ai tout de suite dû prendre en charge le domaine de la « physiothérapie », car une collaboratrice était en congé prolongé. Chaque jour, différents contrats arrivaient, également en français et en italien, que je devais traiter et classer. Je n'avais aucune idée de ce qu'il fallait contrôler ni de la structure des dossiers. Je garde un autre souvenir marquant de mes débuts, celui du troisième jour. C'est là que j'ai été conviée pour la formation ITAR_K^®. Riadh Zeramdini et Daniel Maag se sont don-né beaucoup de mal pour nous expliquer cet énorme fichier Excel et ses fonctions. Je me suis dit :    « Bon sang, où ai-je atterri » (rit).

Je me suis alors rapidement inscrite au cours de formation continue « Gestion d'entreprise, finances et comptabilité » à la ZHAW. Grâce au soutien de mes collègues, à mon goût pour les chiffres et la devise « learning by doing », j'ai acquis les connaissances nécessaires et je les ai constamment développées.

Quelles autres situations exigeantes as-tu rencontrées dans ton travail

quotidien ?

Schär : Le passage aux négociations par MS Teams en raison de la pandémie a été particulièrement difficile, notamment en raison de la disparition du langage corporel. Même si je me suis habituée aux réunions en ligne, je continue à préférer le contact personnel.

Lorsque j'ai commencé à travailler chez HSK, des thèmes comme le manque de personnel qualifié, les coûts énergétiques et le renchérissement jouaient encore un rôle secondaire. La situation dans les hôpitaux est devenue de plus en plus complexe et a rendu les négociations plus intenses. Il est donc devenu encore plus important pour moi de bien m'adapter à l'avance aux différents partenaires de négociations, en particulier les jours où je menais deux négociations.

Qu'est-ce qui te manquera le plus quand tu seras à la retraite ? Et qu'est-ce que tu laisseras derrière toi en toute confiance ?

Schär : Il est clair qu'en tant que joueuse d'équipe, ce sont surtout mes collègues qui me manqueront. Durant toutes ces années, des relations durables et précieuses se sont développées, notamment avec les fournisseurs de prestations. Durant toutes ces années où j'ai eu le privilège d'être responsable de la Suisse centrale, des contacts de partenariat se sont noués et je leur en suis très reconnaissante. En outre, notre culture HSK, que nous vivons au quotidien, va me manquer. J'ai trouvé très enrichissants les repas en commun, qui laissaient aussi le temps d'échanger des histoires et des anecdotes personnelles et de faire connaissance à un autre niveau.

La seule chose qui ne me manquera pas, c'est le nettoyage quotidien de la machine à café. Pour cela, je dois encore chercher un successeur. Alors, les volontaires d'abord ! (rit)

Comment le domaine tarifaire « soins » a-t-il évolué pendant ton activité de gestionnaire de tarifs ?

Schär : Lorsque j'ai pris en charge la gestion des tarifs des soins, nous avions 63 contrats de soins ; actuellement, nous en avons encore environ la moitié. J'ai résilié de nombreux contrats qui prévoyaient des rémunérations forfaitaires pour les prestations annexes, car la facturation selon les tarifs à la prestation (par exemple TARMED, tarif physio, etc.) est devenue possible. Au début, cela n'a pas été facile pour les fournisseurs de prestations, mais pour les assureurs qui nous sont affiliés, cela a permis une rémunération transparente des prestations.

Pendant mon mandat, l'arrêt du TAF LiMA est également entré en vigueur (2017), ce qui a posé de grands défis à toutes les parties prenantes. Au début, ce n'était pas clair qui était autorisé facturer quoi, ce qui a nécessité de nombreuses discussions de clarification avec les associations et les fournisseurs de prestations.

De ce point de vue, le moment est très opportun pour moi de passer à autre chose. Tout est bien arrangé ; j'ai cédé le domaine des soins à Adrian Scheuber (Responsable de négociations | gestionnaire tarifaire) et Walter Wild (Responsable de négociations) prend également sa place. Actuellement, aucune décision n'est en cours et aucun jugement du TAF n'est en suspens. Je peux donc partir à la retraite en étant satisfaite, sans laisser de grands chantiers derrière moi.

Nuages orageux ou ciel bleu. Quelles sont tes prévisions météo pour notre branche et quels conseils nous donnes-tu pour la route ?

Schär : C'est une question très intéressante et tout aussi difficile. Selon ma perception, notre secteur continuera à être confronté à tout : des nuages orageux à la pluie légère, en passant par un ciel couvert, mais aussi, de temps en temps, un ciel bleu. Les défis et les réformes ne vont pas diminuer pour tous les acteurs, que ce soit avec TARDOC, les forfaits, notre paysage hospitalier et bien d'autres sujets.

Mon conseil ou mon souhait à cet égard serait qu'il y ait toujours des gens dans notre branche qui aient le courage de prendre des décisions nécessaires et difficiles. Comme par exemple la directrice de la santé Verena Diener qui, lors de l'entrée en vigueur de la loi fédérale sur l'assurance-maladie (LAMal) en 1996, a ordonné la fermeture de dix petits hôpitaux, dont l'hôpital de Pfäffikon. La résistance de la population a été considérable, et sa clairvoyance et sa détermination m'ont d'autant plus impressionnée.

Je le recommande également à la Communauté d'achat HSK, notre conseil d'administration et la direction d’entreprise : continuez à avoir le courage de prendre des décisions. Et ne perdons jamais notre capacité à trouver des solutions, afin que nous puissions continuer à mener et à conclure des négociations équitables et transparentes.

De plus, restez un employeur attractif qui attire des talents motivés et qui apprécie et encourage véritablement ses collaborateurs. Que la bonne communication entre le conseil d'administration, l'organe de coordination, la direction d’entreprise et de l'équipe ainsi que les collaborateurs continue à bien fonctionner.

As-tu des projets particuliers ou des plans de voyage de longue date que tu souhaites réaliser après ta retraite ?

Schär : Oui, il y en a effectivement. Comme je l'ai dit au début, les enfants me tiennent à cœur. Leur bien-être et l'engagement en leur faveur sont pour moi une affaire de cœur. Depuis des années déjà, j'accompagne en tant que responsable un camp familial de la fondation « Sonnenschein » pour enfants atteints de cancer. Cette expérience m'a toujours fait redescendre sur terre et m'a fait réfléchir à ce qui est vraiment important dans la vie.

Un engagement pour les enfants en Afrique figure depuis longtemps sur ma liste des choses à faire. Et selon la devise « ce qui est dû vient à vous  », j'ai maintenant la possibilité de me rendre au Zimbabwe en octobre pour quelques semaines afin d'y effectuer une mission dans un orphelinat avec hôpital et service de maternité et de pédiatrie. J'ai bien sûr du respect pour ce défi, mais je m'en réjouis encore plus.

Le fait que je fasse cela juste après avoir travaillé auprès d’HSK fera passer le début de ma retraite au second plan. Une fois rentrée chez moi, on verra comment j'aborderai la troisième phase de ma vie. Ce qui me rend confiante, c'est la certitude qu'une partie des bonnes relations avec mes collègues d’HSK subsisteront.

Quelle phrase d'adieu | citation voudrais-tu utiliser pour dire au revoir à tes collègues ?

Schär : Pour moi, c'est très clair : je souhaite à tous de rester en bonne santé - le bien le plus précieux que nous ayons, car sans elle, rien n'est possible.

Enfin, je souhaite à tous beaucoup de persévérance et de confiance. Ne perdez jamais le plaisir et l'humour ! Mon expérience montre qu'avec ces qualités, tout est un peu plus facile. Ainsi, vous aussi, vous pourrez un jour vous réjouir d'une carrière bien remplie, comme c'est mon cas aujourd'hui.

Merci beaucoup pour cette interview !

L'interview a été réalisée par Cristina Luna, Communication, Communauté d'achat HSK.